mardi 16 octobre 2007

Aujourd'hui c'est la journée en faveur du droit à l'alimentation.

Comme presque chaque matin j'écoute la radio en lors de mon trajet maison-client. Ce matin j'apprends donc que "c'est la journée mondial en faveur du droit à l'alimentation", et le journaliste de faction de rappeler que la faim dans le monde tue une personne toutes les 5 secondes et que le continent Africain, reste le plus fragilisé par le problème.

Ensuite, forces témoignages sont diffusés, basés sur des sms et autres appels au répondeur afin de souligner et d'étayer qu'en Belgique aussi, beaucoup de personnes ont les pires difficultés à nouer les deux bouts à la fin du mois.

Enfin vient l'intervention d'une mandataire publique (peu importe le parti, ça ne change rien) pour expliquer toute une série de mesures plus intrusives et interventionnistes les unes que les autres. Prélever sur les bénéfices "exorbitants" des "électriciens", dus au fait que les centrales électriques sont amorties, règlementer les prix du gaz à l'importation, réglementer les prix des denrées alimentaires…j'en passe et pas forcément des meilleurs. Le réalisme (socialiste) de nos politiciens va décidément de paire avec un inquiétant manque de clairvoyance économique. En effet, quoi de plus facile pour un groupe comme Suez que de construire ses futures centrales hors du territoire belge, et donc du contrôle de la Commission de Régulation pour l'Electricité et le Gaz (CREG) et d'ensuite vendre les Téra Watts / heures via AMPEX, la bourse d'électricité? Quoi de plus ridicule que de croire qu'il est possible, par une simple loi de décider des prix à l'importation du gaz ou du pétrole, alors que nous sommes en face d'un marché mondial et que les importateurs sont liés par exemple au Qatar par des contrats sur 20 ans au prix du "spot"? Enfin, quelle mesure serait plus efficace pour générer une pénurie alimentaire que de réglementer les prix du pain, de l'huile et d'autres denrées dites "de base"? Le prix du pain aura beau être réglementé, comme celui du blé et partant de la farine, fait l'objet d'un marché mondiale, va-t-on demander aux boulangers de produire à perte?

Cette attitude relève de la pensée magique.

Loin de moi l'idée de minimiser le problème de la faim dans le monde d'une part, je tiens même à souligner que c'est une véritable honte au XXIème siècle. Pas plus que c'est mon intention de minimiser les problèmes financiers qu'un nombre sans cesse croissant de ménages rencontre pour pouvoir vivre "dignement".

Ce qui était curieux en revanche, c'était l'énumération des postes qui sinistrent les budgets familiaux. Il y avait bien entendu le logement, la nourriture, la voiture et le prix de l'énergie. Mais personne, je dis bien personne, n'a mentionné l'impôt et les autres rapines commises par l'Etat.

Or, les taxes, sous toutes leurs formes, sont en Belgique, de très loin la première dépense des ménages. Les personnes qui paient des impôts en Belgique (en ce compris les lois sociales) se voient en moyenne prélevé à la source 50% de leur salaires brute. Ensuite, lorsqu'ils consomment, ils sont soumis à une TVA de 21%. Pour ce qui est de l'énergie, il faut rajouter une bonne dose d'accises. Enfin, il existe par-dessus tout ceci une série incalculable d'impôts tels que le revenu cadastrale, les taxes sur les télévisions, les taxes sur les poubelles…Je ne mentionnerai pas la fiscalité de l'épargne ni les droits de successions puisque ces impôts finiront par disparaître naturellement, faute de base imposable, tant la population sera paupérisée par l'Etat. Et oui, le cannibalisme fiscale existe, c'est la fameuse courbe de Laffer.

Nous sommes à un stade ou le citoyen doit prendre conscience que l'ennemi c'est l'Etat et non le marché ou l'employeur. C'est une question de survie. C'est une question de dignité.

2 commentaires:

l'Hydroptère a dit…

La classe...
Ou comment partir d'un sujet pour attirer l'attention, dévier sur un autre, lancer un petit avis sans réellement l'étayer, et revenir au premier sans avoir rien dit.

Anonyme a dit…

You write very well.